La Leishmaniose

La leishmanie est inoculée au chien par une minuscule mouche piqueuse, le Phlébotome, dont l’habitat est très bien défini, ce qui explique la localisation précise de la maladie: la leishmaniose en France est cantonnée principalement au littoral méditerranéen ; de même, elle sévira plus fréquemment dans certaines communes, simplement parce que le Phlébotome y est plus présent.
Le Phlébotome n’est actif qu’entre mai et septembre: c’est à cette époque qu’il transmet la maladie, en piquant le chien, le soir, lors de son repas de sang.

Comment se manifeste-t-elle ?
De façon très variable : les symptômes de la leishmaniose ne sont pas constants. Cependant, les signes les plus courants sont la chute de poils, principalement autour des yeux (”lunettes”), avec développement de pellicules sur tout le corps, l’amaigrissement (les 2 signes conjoints donnent au chien un aspect de vieux animal), la fatigabilité et l’augmentation de taille des ganglions lymphatiques.
Plus rarement on observe des ulcérations cutanées qui ne guérissent pas, des saignements de nez qui peuvent être extrêmement spectaculaires, des boiteries et un allongement des ongles.
Il existe également une atteinte des reins dans la leishmaniose; ceci peut entraîner le développement d’un syndrome urémique mortel pour l’animal.
Quelque soit sa forme, la leishmaniose est une maladie d’évolution lente et insidieuse, en dehors de l’apparition brutale d’un saignement de nez. Il est parfois difficile pour le propriétaire qui vit tous les jours avec son chien de se rendre compte de la dégradation de l’état de son animal.

La leishmaniose est-elle contagieuse du chien à l’homme ?
Non. La leishmaniose humaine existe; si elle est rare en France, elle est par contre plus courante dans les pays tropicaux. De toutes façons elle n’est pas transmise par le chien, mais par le Phlébotome qui représente seul l’élément ”dangereux”. Il n’est donc pas fondé de faire procéder à l’euthanasie de son chien par crainte de contagion.

Existe-t-il des moyens de protection contre le leishmaniose ?
Actuellement il n’existe aucun vaccin. Des études sont en cours , mais il ne faut pas attendre le commercialisation avant quelques années.
On peut par contre essayer d’agir sur le Phlébotome : s’il paraît illusoire d’enfermer le chien les soirs d’été pour lui éviter le contact avec le Phlébotome (surtout dans les régions méditerranéennes où sévit la maladie et où l’on vit fenêtres ouvertes l’été...), on peut par contre adapter sur le chien certains colliers insecticides ayant un pouvoir répulsif sur les insectes, mais cela ne confère pas une protection absolue.

Peut-on traiter la leishmaniose ?
Oui, avec certaines réserves:
• Il faut en priorité que la fonction rénale d’un chien leishmanien ne soit pas gravement perturbée, sans quoi le pronostic devient franchement mauvais (contrôle par prise de sang indispensable avant la mise en route du traitement).
• Il faut également savoir que le traitement existant ne détruit pas totalement les leishmanies. Cela implique de traiter le chien tout au long de sa vie, sinon des rechutes sont inévitables. Si la sérolgie reste positive au bout d’un an de traitement, le chien doit être considéré comme un malade chronique et traité régulièrement (en continu avec une injection par mois, ou en fonction de son évolution clinique).

De plus le traitement de la maladie ne se fait que par piqûres (injections sous-cutanées pratiquées par le propriétaire).
Malgré ces réserves, on peut dire que le traitement de la leishmaniose donne d’excellents résultats, avec des survies de plusieurs années.
Il existe cependant un cas particulier où la prudence s’impose: les atteintes oculaires de la leishmaniose sont très difficiles à contrôler, et, si elles ne mettent pas en jeu la vie de l’animal, elles peuvent entraîner la cécité. Ces problèmes sont assez rares (peut-être moins de 5% des cas), mais ils compliquent le traitement de la maladie.

Source : http://www.veteriweb.com