Les dangers du soleil pour le chien
Comme nous, le chien peut lui aussi subir des coups de soleil. Pour ceux qui seraient trop souvent ou longtemps exposés, le risque de dermites solaires, voire de cancer de la peau, n’est pas à prendre à la légère. Les individus les plus sensibles sont les chiens à poils blancs, les UV traversant davantage un pelage blanc que noir, allant jusqu’à la peau, surtout si le poil est court ou la zone est glabre, comme le chanfrein, les extrémités, les pattes, le ventre…
Pour protéger l’animal, on peut lui mettre un tee-shirt, enduire les parties les plus sensibles d’écran total, l’abriter sous un parasol.
Le soleil peut aussi être la cause de maladies oculaires comme la cataracte, des maladies de la rétine. Par exemple, la kératite superficielle chronique, affection de la cornée quasi spécifique au berger allemand, est aggravée par l’environnement de la plage. Cette maladie, due aux ultraviolets, cause une pigmentation marron qui débute à l’extérieur de l’œil, sur le blanc, et qui va progressivement, au bout de quelques mois, quelques années, proliférer et migrer jusqu’à recouvrir la totalité de l’œil, menant à la cécité.
Des procédures chirurgicales existent pour ôter les pigments, mais les effets ne sont pas définitifs. C’est une pathologie face à laquelle on se retrouve un peu démuni puisqu’il n’existe pas de traitement.
Pour protéger les yeux de son animal, on peut mettre au chien des lunettes de soleil. Pour leur faire accepter de les porter, ne pas tenter l’expérience en intérieur, où le manque de luminosité va gêner l’animal, qui va tenter de s’en débarrasser. Lunettes de soleil ou pas, il vaut mieux éviter d’aller à la plage quand il y a beaucoup de soleil. Il faut également penser à faire contrôler les yeux du chien à chaque visite annuelle chez le vétérinaire.
Les risques pour la santé du chien liés au sable et à l’eau
Les coussinets sont exposés aux brûlures sur le sable chaud. Il existe des chaussettes de protection, des produits tannants (Solipat, Cani Sport). Ils ne sont pas plus protégés que les humains contre les piqûres de vives, d'oursins, de méduses, même mortes, que certains chiens aiment ingérer.
Si l’animal se fait piquer, rincer avec de l’eau de mer puis ôter les piquants avec une pince à épiler. Recouvrir de sable pour absorber le venin puis racler le tout avec un morceau de carton, une carte de crédit… Enfin, mettre dans l’eau chaude, la plupart des venins étant thermolabiles, c’est-à-dire inactivés par la chaleur.
La noyade est un risque à ne pas prendre à la légère. Les chiens ont le réflexe d'apnée, quels que soient la race ou l'âge, mais certaines pathologies peuvent favoriser la noyade, notamment si le chien est épileptique et surtout s’il est traité, le médicament qui empêche les crises inhibant le réflexe d'apnée.
La vigilance s’impose également avec les chiens brachycéphales, car, si tous les chiens savent nager, ceux-là respirent mal et doivent fournir souvent un effort considérable pour évoluer dans l’eau. Quoi qu’il en soit, si le chien est amené à accompagner son maître dans la pratique des sports nautiques (la voile, le surf), il est plus prudent de lui faire revêtir un gilet de sauvetage.
Attention au coup de chaleur
Un autre effet aux conséquences possiblement désastreuses, en ce sens qu’il peut causer la mort de votre compagnon à quatre pattes, est le coup de chaleur. Il est important de ne pas laisser son chien en pleine chaleur dans la voiture. Si on fait un long voyage, il est préférable de disposer d’une climatisation ou d’être en mesure d’ouvrir les fenêtres. Les chiens sont des animaux homéothermes, ce qui signifie qu’ils sont capables de réguler la température de leur corps (38,5 °C habituellement), contrairement aux reptiles. C’est le halètement qui leur permet d’évacuer la chaleur, Certaines races sont plus exposées au coup de chaleur. C’est le cas des chiens brachycéphales – qui ont le nez écrasé – tels les carlins, les bouledogues.
D’autres facteurs sont à prendre en compte : les robes noires, les poils longs, le surpoids, l’âge, la gestation, les chiens ayant des problèmes laryngés, les animaux cardiaques, souffrant d’affections hypothalamiques, l'hypothalamus étant l'endroit du cerveau où se régule la température du corps.
Concrètement, pour favoriser l’élimination de la chaleur, les vaisseaux sanguins se dilatent au niveau de la peau, ce qui crée une hypotension sanguine à l’intérieur du corps, notamment au niveau des poumons, qui sont moins irrigués. Au-dessus de 40,5 °C de température corporelle, on observe une hypoxie chez l’animal, provoquant une grande faiblesse et pouvant causer, dans un cas sur deux, la mort.
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Attention également au port de la muselière, dont certains modèles empêchent l'animal de haleter et donc d'éliminer la chaleur. Préférer donc un modèle large, comme celui qui est utilisé pour les chiens policiers, et éviter à tout prix les modèles en tissu qui maintiennent la gueule fermée.
Enfin, il convient d’être prudent avec l’acépromazine, molécule contenue dans les médicaments comme le Calmivet, qu'on donne au chien pour qu'il soit calme pendant les longs voyages en voiture. Ces comprimés provoquent une poïkilothermie, l'incapacité à réguler son corps.
Si votre animal présente les symptômes du coup de chaleur, il faut immédiatement lui donner à boire, le mouiller abondamment et le placer à proximité d’un ventilateur. Si toutefois il ne parvient pas à boire par lui-même, il faudra l’emmener d’urgence chez le vétérinaire.
A la fin de la journée
Après la plage, il est conseillé de rincer soigneusement les yeux de votre animal avec un nettoyant oculaire (le sérum physiologique peut être utilisé ponctuellement, mais il ne faut pas en abuser, les yeux du chien n'ayant pas le même pH que celui des humains) ainsi que les oreilles avec un nettoyant auriculaire. Il convient également de lui rincer le corps à l’eau claire, voire de le shampouiner. Pour que la journée à la plage se passe le mieux possible, il vaut mieux être prévoyant et composer son sac de plage en conséquence : lunettes de soleil, gilet de sauvetage s’il doit aller se baigner, une trousse de secours avec du désinfectant, du sparadrap, une serviette pour le sécher.
Sources : Damien Médan, clinique vétérinaire Zatozte, à Bidart. Tél. : 05 59 54 93 50. La clinique est spécialisée dans l’ophtalmologie canine.
Propos recueillis par Tatiana WEIMER.
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